Ma rencontre avec Amimono à la galerie Vontron m’a ouvert les yeux sur un genre d’art unique : la sculpture filaire.
Pendant notre discussion, j’ai trouvé qu’Amimono et moi, nous partageons une vision en commun : la mission d’une œuvre d’art est de toucher l’audience émotionnellement. Bien évidemment, pour les artistes différents, il y a des milliers de façons différentes pour le faire. Pour Amimono, sa philosophie constitue de deux piliers : le minimalisme et l’abstraction.
Dans sa procédure de création, la première phase est d’étudier le sujet et à analyser la scène. La traduction d’une scène réaliste en version filaire métallique n’est pas facile. Les fils métalliques utilisés dans la sculpture sont beaucoup plus prononcés visuellement pour nos yeux que les formes et les traits qui sont présents dans le monde réel. Il se focalise donc sur les traits qui sont absolument nécessaires et enlève tout le reste. Cela fait que la scène réalisée est purgée et il reste uniquement le noyau minimal et puissant.
Ensuite, sur cette base concrète, l’aspect abstrait est intégré. L’expression abstraite d’Amimono n’est pas une explosion d’émotions qui dépasse la raison et la logique comme beaucoup d’autres artistes contemporains. Au contraire, son abstraction est bien contrôlée et subtile. Dans ces œuvres, en montrant cette abstraction, il invite attentivement son audience à se connecter émotionnellement avec la personne, et avec la scène. Le meilleur exemple est le manque des traits du visage de ses personnages. Grâce à cette « omission », nous sommes invités à remplir le vide par nos propres souvenirs ou imaginations. Devant une sculpture, chacun pourrait voir un personnage unique à lui.
Depuis toujours, il cherche l’équilibre dans son approche artistique : l’équilibre entre le concret et l’abstraction et celle entre la sculpture et la peinture. Dans ses œuvres, je sens la maitrise de cet équilibre présente dans tous les détails.