Œuvre d’Henri de TOULOUSE-LAUTREC, exposée au Grand Palais
Comment peut-on avoir une connexion émotionnelle avec des gens montrés dans une œuvre d’art qui date de plusieurs siècles ? C’est effectivement difficile. De ce fait, je suis généralement moins engagé émotionnellement dans une exposition des vieilles peintures ou encore des antiquités. Cependant, cette œuvre d’Henri est sortie du lot car l’artiste a mis en valeur quelque chose d’immortel chez nous.
Devant cette œuvre qui nous montre un bal qui a eu lieu au Moulin Rouge il y a quelques siècles, je suis resté sans voix pendant un bon moment. L’ameublement du lieu est visiblement vielle école. Les vêtements portés par les gens ne sont plus du tout à la mode aujourd’hui non plus. Cependant, le regard des trois personnes principales me touche amplement.
Au bord de la piste, la fille à gauche perd sa patience. Elle commence à regarder partout y compris le bar pour voir s’il y a des choses intéressantes qui se passent. La fille au milieu se perd petit à petit dans la musique. Ses yeux sont grands ouverts mais on sent déjà que son regard est dans le vide. Peut-être elle s’imagine de danser avec un monsieur charmant sur la piste. Le monsieur à droite se concentre sur la piste de danse. Il regarde attentivement les couples au milieu. Il apprécie à la fois la beauté féminine et les techniques exceptionnelles des danseurs. Peut-être il se prépare pour aller inviter une demoiselle pour la prochaine danse.
J’ai été professeur de danse il y a quelques années. Cette scène au bord de la piste de danse en soirée me parle énormément. Je n’ai pas vu de différence des émotions de ces personnes immortalisées par Henri que celles des gens que j’ai vus en soirée il y a quelque temps. Cette œuvre incroyable est une preuve que nous avons un noyau émotionnel dans notre cœur qui ne change pas avec le temps. C’est beau et touchant.
Léo REN à Paris