J’apprécie beaucoup les pensées et les émotions de l’artiste derrière une création. C’est la raison pour laquelle la série d’immeubles dansants d’Agnès Dornstetter m’a vraiment touché.
Quand je dis qu’une œuvre m’a touché, cela veut dire que j’ai eu une connexion émotionnelle avec l’artiste. L’empathie est la clé dans cette connexion. Elle permet aussi de transmettre la force d’un esprit à l’autre via des œuvres d’art.
Si vous avez vécu pendant un moment à Paris, vous devez reconnaître assez rapidement que les scènes dans ces tableaux sont des squares et des boulevards ordinaires à Paris. Cependant, il y a beaucoup plus de choses dans ces peintures qu’une simple vue urbaine de Paris. Tous les immeubles sont en train de danser et on sent la tension et l’énergie partout. Il y a un énorme contraste entre ces mouvements énergétiques et l’apparence traditionnelle statique de la ville de Paris.
Dans la vie, nous sommes constamment en contact avec le monde externe. Beaucoup de penseurs dans l’histoire ont partagé avec nous la sagesse : le monde est un fait. C’est à nous de se changer et s’adapter à lui. Sinon notre survie est en danger. Cependant, pour beaucoup de gens, il y a une voix dans nos cœurs qui nous encourage à rebeller, à s’exprimer sincèrement, à changer le monde et laisser un patrimoine. Finalement, la question existentielle est posée : pourquoi c’est nous qui devons nous adapter et pas le contraire ?
Les peintures d’Agnès montrent clairement ce conflit émotionnel et sa propre recherche de la liberté. L’apparence de Paris Haussmannien a déjà traversé des siècles sans changements. Mais Agnès voit de son cœur, une force émergente qui veut se libérer de la tradition, de cet état statique et de vibrer librement.